On ne sort pas indemne d’une expérience comme le cancer.
Trois mois après mon traitement la vie reprend son cours petit à petit. Ma vie de tous les jours n’a pas beaucoup changé : même amoureux, même travail, même maison, même chien, mêmes tâches ménagères… Mais j’ai changé à l’intérieur. Profondément.
On côtoie la mort :

Au début, quand je pensais que j’allais mourir de ce cancer, même après que l’imagerie révéla qu’il était(est) local et assez traitable.

Toute de suite après mon traitement, quand toutes mes
émotions que j’avais enfouies pour survivre au traitement ont surgi, je voulais mourir.

Aujourd’hui, de temps en temps quand je lave la vaisselle ou je fais l’épicerie ou je soupe avec ma famille….

Mais on apprend les vérités fondamentales :

Notre vie sur terre est d’une beauté incroyable mais tellement fragile.
L’amour des autres est précieux.
Le moment présent est vaste et plein de joie ; c’est tout ce qu’on a besoin.
La souffrance des autres est la nôtre.

Je voudrais exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude au Dr. Vanessa Samouëlian, oncologue, et à tous les professionnels de la santé à l’Hôpital Notre-Dame que j’ai
croisés sur mon chemin. Je pense aux infirmières en oncologie, aux technologues à la radio-oncologie, à la massothérapeute qui m’a donné des petits massages durant mes traitements de chimio.

Suzan

En 2015, j’ai reçu un diagnostic de cancer…

Un cancer du col de l’utérus.

Le temps s’est arrêté… puis tout est allé très vite…
Une tornade d’émotions, de traitements, de changements physiques et psychologiques. Un tourbillon qui change les priorités, les besoins, la vision de la vie. Ma vie a été bouleversée, changée et celle de mes proches aussi.

J’ai eu peur comme jamais auparavant. Peur de ne pas voir mes enfants grandir, de mourir, de ne pas vieillir. J’ai aussi beaucoup pleuré. Les « et si c’était la dernière fois que … » se sont mis à faire partie de mon quotidien, c’était dur.

J’ai eu droit à la radiothérapie, la curiethérapie, la chimiothérapie. Je pensais savoir dans quoi je m’embarquais mais la réalité est tellement différente. J’ai eu droit à l’inconfort, la douleur, les effets secondaires. Des effets secondaires physiques et aussi psychologiques.

J’ai passé au travers… mais pas toute seule…

J’ai été soutenue par une famille merveilleuse. L’amour de l’homme de ma vie et de mes enfants, de mon père aussi. Ils ont pris soin de moi. Ils ont été témoin de ma vulnérabilité et ils m’ont aidée à trouver une force intérieure que je ne pensais pas avoir. Ils étaient toujours là, avec moi et pour moi.
Mes amis aussi, présents quand j’en avais besoin. Mes amis qui m’apportaient des repas tout préparés, un vrai répit. Ceux qui prenaient des nouvelles et qui me parlaient de tout et de rien. Et aussi deux belles personnes qui sont apparues dans ma vie, avec lesquelles j’ai fait un bout de chemin, mais qui sont malheureusement devenues des anges.

Et aussi une formidable équipe médicale.
La crème des médecins, deux femmes exceptionnelles. Et les infirmières, auxiliaires, techniciens, etc., d’oncologie qui sont aux petits soins, ils prennent leur travail à cœur, ça se ressent et ça fait du bien.

En 2016, j’ai eu l’annonce d’une rémission…

Aujourd’hui je profite de chaque moment.

Marie-France

Moi, mariée, maman, éducatrice, on m’annonce que j’ai un cancer du col de l’utérus.

La personne souriante et calme que j’étais est devenue stressée . Je vivais dans l’attente du premier rendez-vous, dans l’attente d’un traitement.

Le traitement: chimio, radio et curiethérapie.

Pour moi, ça été les semaines les plus difficiles de ma vie.

La personne active et indépendante que j’étais, avait maintenant besoin d’aide.

Lâcher prises sur tout, pour prendre soin seulement de soi. Pas facile pour une maman.

Maintenant, le traitement est terminé, mon calme et mon sourire sont de retour, ainsi que la maman que j’étais avant le traitement.
Il reste juste à espérer que tout ce passe pour le mieux pour moi dans le futur.

Merci à ma famille et mes amis pour leur soutien durant cette épreuve.
Merci aussi à l’équipe médicale pour leur bon travail.

Maryse

Ce cancer a eu un effet dévastateur sur ma vie.

Non seulement j’ai reçu un diagnostic de cancer, mais les conséquences de cette maladie changeront à jamais ma vie.

J’y ai perdu ma fertilité, et une partie de ma féminité. Et tout cela, malgré un pap test négatif 9 mois auparavant!

Mia Regaudie, 33 ans

Et pourtant….Ma vie était parfaite :
   – 44 ans et en amour depuis 27 ans, encore plus qu’au premier jour !
   – Une famille merveilleuse et des amis formidables !
   – Entrepreneure comptable à succès depuis 10 ans, avec plein d’idées et de projets…
Et pourtant…..En août 2013, le diagnostic tombe : cancer du col de l’utérus avec atteinte des ganglions !
La vie ne sera plus jamais la même…. Une nouvelle vie, en parallèle s’installe, avec les hôpitaux, les examens, la chimio, la radio, la Curie, les salles d’attente et tout ça….
Le temps ne me paraîtra plus jamais aussi court…Le besoin de vivre aussi pressant !
On apprend à vivre avec le cancer mais on ne l’accepte jamais !
Je crois sincèrement que la recherche me sauvera la vie un jour prochain, c’est pourquoi je participe à cette campagne de financement avec la profonde conviction que ça peut faire une différence.
Un jour, le cancer ne sera plus qu’une maladie chronique qui ne sera plus mortelle…. Merci d’y croire comme moi….pour moi …!
Monik

Sur moi une tempête s’est abattue.

Avec un diagnostic que personne ne veut entendre. Avec des traitements incessants et une attente des résultats insoutenable. Avec l’inconcevable réalité de devoir dealer au quotidien avec la peur de mourir. Mon corps, mon esprit et ma vie ont été foudroyés.

L’art de la survie.

Cette réalité, j’essaie de l’accepter plutôt que de la combattre. D’ailleurs, la métaphore guerrière ne me rejoint pas: je ne lutte pas contre mon cancer… ça m’apparaît violent d’être en guerre contre quelque chose qu’on porte en soi. Accepter est une action aussi courageuse que de lutter. Accepter l’inacceptable. Le regarder, les yeux grands ouverts, et ne pas le laisser bouffer sa vie.

J’apprivoise les sentiments sauvages. La colère, l’angoisse, le désespoir. Ils existent pour être exprimés, vécus. Ils doivent prendre le micro eux-autres aussi! Pis fuck la pensée positive non réaliste et culpabilisante!

Je m’accroche à la beauté du monde.

Celle que je perçois dans la bienveillance des gens, dans l’art sous toutes ses formes et dans une mosaïque de choses simples qui nous frôlent chaque jour.

Émilie